Techniques de Détection sur la Plage

la plage du prophete marseille

Avant toute détection sur les plages, on prendra soin de vérifier si l’utilisation d’un détecteur de métaux n’y est pas interdite auprès de la mairie ou bien auprès de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer).

Information importante : Les plages du littoral français appartiennent au Domaine Public Maritime de l’État. Dans tous les départements possédant une façade maritime, il existe une Direction des Territoires et de la Mer avec un Administrateur des Affaires Maritimes, il est Délégué à la Mer et au Littoral. C’est à cette autorité (ddtm) qu’il faut adresser la demande d’autorisation. Avant ce n’était pas comme ça, mais c’était avant !

Nous avons fait une liste des interdictions d’utiliser un détecteur de métaux en terrestre ou sur les plages. Mais elle est loin d’être complète. Il demeure au prospecteur de se renseigner. On ne peut pas pratiquer n’importe qu’elle activité sur une plage, certaines sont réglementées. Vous pouvez consulter cette page sur la législation sur les plages. Une autre page peut vous intéresser si vous voulez pratiquer la détection de métaux subaquatique.

Grâce à un prospecteur Anglais

Il y a douze ans de cela lors d’un stage en Angleterre, j’ai rencontré HOWARD à Bournemouth. Spécialiste de la plage depuis plus de vingt ans, j’ai prospecté avec lui de nombreuses fois tous les types de plages que l’on peut rencontrer dans le Sud de l’Angleterre. A son contact j’ai beaucoup appris et souvent été stupéfait de ce qu’il pouvait découvrir en un laps de temps assez court. Par hasard j’ai revu Howard lors du Pure Gold Rally de 1998. S’il avait pu vous donner des conseils voici ce qu’il vous aurait dit : “Observe et tu trouveras”. Pas vraiment convaincu et surtout resté sur quelques idées bien “Frenchies” lues dans la presse spécialisée, je décidais de prospecter à mon habitude, près de la petite zone de galets et graviers. Quelle ne fût pas ma surprise quand au bout d’une heure, Howard rappliquait, et me disait que ce n’était pas là où il y en avait le plus. Rigolant, je lui rétorque qu’en France c’est ce que l’on fait (le sable noir vous voyez ?).

Il me demande aussitôt combien de bagues en or j’ai trouvé depuis le début;de la journée; ma réponse négative ne l’étonnait pas … Il en avait trouvé deux ainsi qu’une médaille en or !! “Tu aurais pu rester toute l’après-midi sans rien trouver, moi en une après-midi quand les conditions sont bonnes et que j’ai bien observé le terrain j’en trouve cinq en moyenne ! ! Même quand les conditions ne sont pas bonnes j’en trouve encore”. Me dit-il… Lire le sable, savoir observer les vents et imaginer où se mettent les baigneurs est important. Repérer les buvettes et toute activité nécessitant une échange de monnaie.

Les plages avec marées

En fait Howard avait une technique infaillible, à marée basse il repérait les traces laissées par les courants. A certains endroits, l’on voit comme des canaux sinueux creusés par le travail des marées. Ces canaux ne sont pas toujours aussi profonds, d’un jour à l’autre la marée et les vents travaillant soit en opposition, soit en accord ne les rendent pas aussi riches, mais somme toute, c’est bel et bien là où il y en a le plus. Plus le sillon est profond, plus vous trouverez d’objets tels que bagues, monnaies ou colliers. Tout est attiré, trié et filtré par la mer et se retrouve aux alentours et dans ce “canal”.

Si vous posez la question suivante à un marin: le vent a-t-il un effet sur la marée ? Il vous répondra: – oui.

Il vous expliquera que lorsque le vent est fort et qu’il souffle dans le sens de la marée basse (ou haute), celle-ci s’en trouve renforcée. Si le vent est en sens contraire l’effet de la marée est contré par la force du vent. Connaître cet effet de la nature et savoir comment il se forme vous offrira de belles découvertes. Il y a d’autres effets naturels qui font déplacer le sable, le tout est de les dominer. Si dans le prolongement du canal se trouvent des restaurants, cafés, buvettes, vendeurs de glaces, des toilettes, douches, loueurs de planches à voiles, bateaux, etc… c’est l’endroit où le plus souvent les gens s’installent; et lorsqu’ils descendent jusqu’à la mer, ils longent de part et d’autre cette zone très passagère. Cependant le prospecteur des plages doit savoir faire la différence entre les plages avec falaises, celles qui n’en n’ont pas, celles avec marées et sans. On ne cherchera donc pas de la même manière en fonction du type de plage.

Les plages sans marées (ou presque)

L’absence de marées laisse les objets là où ils ont été perdus enfin presque. C’est à dire aux pieds des escaliers, près des buvettes, cafés, et autres endroits précédemment cités. Bien qu’il n’y ait quasiment pas de mouvement de sable, il ne faut pas croire que les objets ne soient pas profonds; souvent les mairies rajoutent du sable, parfois en très grosse quantité (après une tempête ou lorsque le travail de la mer l’a emporté et donc fait diminuer la plage!). Le vent aussi déplace le sable. Ainsi il m’est arrivé sur une plage de Corse de trouver une paire de lunette Oakley à plus de cinquante centimètres de profondeur ce qui confirme le rajout de sable. Seul le vent aura une action sur ce type de plage, puisque le phénomène des marées est quasi-inexistant. Les zones les plus intéressantes sur sable sec sont les lieux de passage et les lieux d’échange de monnaie. Mais la zone la plus riche se situe depuis le bord de la plage, là où les mamans baignent leurs bébés, jusque là où l’eau arrive à la taille. A cet endroit, les pertes de colliers bagues et montres sont importantes.

Comme il n’y a pas de marées, tout est là, le mieux pour ce type de recherche est d’avoir un détecteur étanche et soit un outil spécial en forme de godet troué muni d’un long manche, soit d’une bouteille de plongée, car même s’il n’y a qu’un mètre de profondeur, on est vite essoufflé. Ensuite et par expérience, au delà de la limite de 1,20m / 1,40m, il n’y a plus grand chose à trouver même si certains véliplanchistes s’adonnent à leur sport préféré avec quelques monnaies dans leur poche et que l’on peut trouver à plus de 30 mètres du bord! Pour finir n’oubliez pas de chercher autour de tout ce qui peut servir de plongeoir ( rocher émergeant, baignades surveillées, pontons, etc…

Comme je l’ai expliqué précédemment les marées vont ramener ou enlever du sable. On peut s’en rendre compte en regardant les pieux plantés le long des jetées. Un jour on les voit bien, le lendemain ils ont diminué de 40 cm, car la marée précédente a rapporté 40 cm de sable. Inutile donc de prospecter cette zone car tout ce qui est intéressant est à plus de 60 cm!! Si par contre c’est le contraire qui se produit, repérez les zones ou la mer a laissé apparaître des bandes de galets. A ces endroits, les trouvailles peuvent être abondantes, surtout si les galets viennent juste d’apparaître. Peut-être que cette zone n’a pas été prospectée depuis longtemps. Les objets lourds ayant été attirés dans cet endroit par leur poids et “prisonniers” des galets. Parfois dans quelques rares cas de violentes tempêtes, il arrive qu’une grande partie du sable se soit retirée au large et laisse à sa place soit des gros galets, de l’argile mélangée aux fameux sables noirs ou tout simplement du calcaire affleurant, c’est la base de la plage, on ne peut aller plus bas, donc ces endroits découverts grâce aux tempêtes sont excellents mais ne seront accessibles que momentanément dans une année. En pareil cas il vous faudra prospecter toute la plage (ne soyez pas trop étonné des résultats). Quand aux plages couvertes de galets, elles ne sont pas très productives, mais peuvent le devenir en cas d’ouragan (fortes tempêtes) ou bien si sous les galets se trouve du sable et que des objets y ont étés volontairement enfouis. Il y a un dernier type de plage dont je n’ai pas parlé. Ce sont celles qui ressemblent à une langue de sable et qui au gré des vents et des courants se déplacent. Ces plages ne sont pas très bonnes parce que difficiles à prospecter, en effet là, il vous faudra chercher partout et de plus, comme les plages sans marées, elles sont infestées de papiers d’aluminium, tirants de canettes….

LA SENSIBILITE: Cela dépend si vous êtes sur une zone sèche ou humide. Sur sable sec sensibilité maximum (6 et plus) sur sable mouillé, on aura du mal à dépasser 5, sans quoi on aura trop de faux-signaux.

LA DISCRIMINATION: Elle doit être faible, en dessous de l’élimination du tirant de canette. Tous les appareils réglés au dessus élimineront certaines bagues en or, car elles sont confondues par votre appareil. Idem si vous avez un système notch, certaines bagues ne seront pas détectées. Le mieux est donc de baisser la discrimination afin d’être presque sûr de ne rien laisser passer. On préférera donc régler la discri entre 0 et 4 maximum. (afin d’éliminer des clous). Niveau 1 avec les CZ. Certains prospecteurs chevronnés cherchent en tout-métal pour être encore plus sûr de ne rien perdre et pallier aux « défauts » de la discrimination !

Pour chercher sur sable sec, vos appareil terrestres suffisent largement, même sur sable légèrement humide (mer venant de se retirer) ils sont encore efficaces. Les choses se compliquent vraiment lorsqu’on arrive là ou le sable est mouillé en permanence. Dans ce cas, il vous faut un détecteur adapté. La gamme de ces appareils est assez étendue : On peut citer les différentes marques et plus particulièrement: les Stingray pour tesoro, l’Exalibur et le Sovereign pour Minelab et l’Aquanaut pour Fisher et surtout le Deepstar (induction pulsée). Si la plage n’est pas trop polluée par des éclats de fer, on utilisera avec succès un P.I (induction pulsée). Ce détecteur offre l’avantage d’être très puissant, il peut atteindre plus de 40 cm pour une grosse monnaie, mais il ne discrimine pas (d’après certains vendeurs qui se disent pro, mais en fait rien n’est plus faux). Avec un PI on sera sûr de ne rien oublier.

Les bagues en or seront facilement détectées même si l’on se trouve dans la Zone des sables noirs. Ces appareils se jouent réellement de tout effet de sol (enfin presque) et offrent des performances inégalées (on se souviendra de l’Anglais de Thalassa qui utilise un Surf P.I de White’s). Ce type d’appareil est vraiment d’une efficacité redoutable sur sable mouillé, et surtout dans les sables noirs. Sur sable sec Howard a une préférence: le 6000 Di toujours de chez White’s en mode TR, ou un Spectrum. On pourra aussi utiliser même les 1266, 1265 et Adventis (pas sur sable mouillé). Par contre l’expérience montre qu’en essayant de détecter des bagues en or que le copains prospecteur à trouvées, on ne les détectera pas forcément ! Elles sont purement rejetées par un appareil alors que l’autre les prends ! ! ? ? @ ! Mieux certaines bagues dans une proportion de 25% ne seront jamais détectées même en tout métal pour certaines, ne vous étonnez donc pas de ne pas retrouver la bague que le baigneur vient de perdre !

Pour tous les appareils équipés d’un Vu-mètre analytique, on fera attention à la zone “foil” ou “tabs” car des bagues en or peuvent être détectées dans cette zone, par conséquent, on prendra garde à ne creuser que lorsque le son est bon sans se soucier du Vu-mètre, surtout s’il indique “non-iron” (non-ferreux) et surtout ne pas mettre trop de discrimination. Mais l’on pourra utiliser avec sucés les CZ5,6,7, un mousquetaire XS (ou l’ancien). Le GTI 2500 ou l’Explorer sont excellent aussi sur sable sec sans oublier l’Elite ou le Quattro.

Petit conseil d’ordre médical, n’oubliez pas de prendre un chapeau (le soleil peut-être fort, méfiez-vous des insolations), et renseignez-vous sur les horaires des marées avant toute sortie. En effet, lors d’une grande marée, il serait fâcheux que l’on vous retrouve sur une langue de sable, entouré d’eau ! Prenez soin de vous hydrater correctement et de mettre une casquette, car une insolation est assez traite et arrive sans trop prévenir…

Et petit conseil tout court : Attendez que tout ou une grande majorité des baigneurs ait quitté la plage, afin de ne pas les gêner. Mais pour en avoir fait l’expérience, il est difficile de creuser sur une cible quand on a dix gamins autour de soi qui se jettent sur le sable au moindre son. Soyez donc courtois (se) et n’hésitez pas à rendre service en cas de perte d’objets. Théoriquement si vous suivez tous ces conseils, vous trouverez beaucoup plus. Témoins à l’appui !!!
Par détection sur la plage, on entend avant tout détection sur le sable sec, jusqu’à la limite du rivage. La plage est un lieu public où la prospection n’est normalement soumise à aucune autorisation, mais peut être réglementée, et où seul le maire de la commune peut y interdire la détection par arrêté municipal. (mais il vaut mieux avoir toujours l’autorisation de la commune car justement certains sports ou loisirs tel que le notre peuvent être réglementés).

Les objets trouvés, tels que les bijoux identifiables (avec poinçons ou initiales, noms, prénoms… doivent être déposés en Mairie contre un récépissé. Au terme d’un délai d’un an et un jour (ce délai peut être porté jusqu’à 30 ans voir l’article 2279 du Code Civil), si le propriétaire n’est pas venu le réclamer son bijou, il appartiendra au prospecteur. Dans le cas de la détection sur plage de sable sec, la législation qui s’applique est la même que dans les terres. Même sur une plage, il faut éviter les sites archéologiques (Comme la plage de Villeneuve les Maguelone ou certaines plages de l’île d’Oléron (et bien d’autres comme l’île de Ré, etc.).

Prospecter sous l’eau ou dans l’eau

Dans l’eau ou sous l’eau, la législation est dite “maritime”. La prospection est interdite sur les épaves, les gisements d’épaves, les réserves marines, les sites archéologiques sous-marins et si jamais vous veniez à découvrir une épave, il faut savoir qu’un système de primes récompense le découvreur. En dehors de ces trois lieux, la prospection est autorisée si elle n’est pas interdite par arrêté municipal (cas des plages du débarquement Omaha Beach, Saint-Raphaël… pour cause de débarquement ou de Deauville et Trouville pour cause de gêne des touristes par exemple) ou interdite à certaines heures ou du 15 juin au 15 septembre… Le Nouveau Code du Patrimoine visant à protéger les sites archéologiques sous-marins est assez clair en ce qui concerne les recherches maritimes . Pour plus de renseignements, mieux vaut téléphoner aux affaires maritimes ou à la DRASSM. Mais avant d’aller plus loin voici quelques notions à connaître:

La notion de domaine public: Il comprend le rivage, c’est à dire la partie de la côte que la mer couvre et découvre entre ses plus hautes et basses eaux, les lais (terres nouvelles formées par des dépôts d’alluvions) et relais (terrains dont la mer s’est retirée à la suite de phénomènes naturels) ainsi que le sol et le sous sol de la mer territoriale. Il existe aussi des plages interdites à la détection parce que d’autres prospecteurs l’ont voulu ainsi. C’est le cas de la plage de Dunkerque et de Biarritz où un prospecteur se disant le seul professionnel du secteur s’est fait réserver la détection pour lui tout seul… Et d’autres comme la plage de Nice où les prospecteurs se sont « sectorisés » la plage et pas question de déborder sur la zone du collègue ou de laisser prospecter le prospecteur qui n’est pas du coin détecter… En résumé, le prospecteur des plages prendra toujours soin de déclarer tout objet identifiable, de se renseigner auprès de la mairie dont dépend la plage afin de prendre connaissance d’éventuelles interdictions et se fera connaître auprès des postes de secours. Il peut se rendre utile en retrouvant les clefs de la voiture perdues dans le sable, la bague des jeunes fiancés, les téléphones portables et même les appareils photos. Pour tout ce qui est d’ordre juridique en ce qui concerne les plages, on consultera avec plaisir cette page : La législation sur les plages.

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