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La loi n°89-900 du 18 décembre 1989 relative à l’utilisation des détecteurs de métaux n’a cessé de faire débat sur son interprétation. Que ce soit sur les pages internet ou bien dans les revues de détection ou les vidéos disponibles en ligne. Il est à noter que ses dix premiers articles ont été abrogés et versés dans le Code du Patrimoine en février 2004.

Cette loi comblait donc une lacune juridique pour certains. Et pour d’autres elle était très bien faite, préservant la détection de loisir. Les revues de détection de l’époque avaient repris des morceaux de discussion du Sénat ou de l’Assemblée Nationale. Sortis de leurs contexte, on faisait dire à la loi autre chose que la profondeur du texte officiel.

L’article premier stipulait : “Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.”

A l’effet de recherche

Ce terme “à l’effet de recherche” pouvait s’interpréter de plusieurs façons. Soit on faisait de la recherche dans un but archéologique ou bien avec l’intention de trouver des objets archéologiques. Soit on n’en faisait pas. Si l’effet de la recherche à été de découvrir des objets archéologiques, vous tombez aussi sous le coup de la loi si vous ne recherchez pas un objet réellement perdu. Mais alors quelles recherches n’étaient pas concernées par ce texte ? Et bien juste la recherche d’un objet perdu récemment ou un bien familial pour le compte de celui qui veut le retrouver.

Pour bien comprendre ce concept, on nous a laissé comme loisir, la seule recherche d’un objet perdu. Car lors du vote, les députés et les sénateurs ont estimé que l’on ne pouvait pas interdire quelqu’un de vouloir retrouver ce qu’il avait perdu. En revanche, la recherche des trésors de notre patrimoine et la recherche au hasard sans but précis devenaient interdites.

Information des utilisateurs dans les notices des détecteurs

D’autre part il fallait que les utilisateurs soient clairement informés de cette nouvelle disposition législative, donc fut rédigé l’article 2 ainsi: “Toute publicité ou notice d’utilisation concernant les détecteurs de métaux doit comporter le rappel de l’interdiction mentionnée à l’article 1er de la présente loi, des sanctions pénales encourues, ainsi que des motifs de cette réglementation.

Article 3 : “Toute infraction aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application est constatée par les officiers, agents de police judiciaire et agents de police judiciaire adjoints, ainsi que par les fonctionnaires, agents et gardiens visés à l’article 3 de la loi n° 80-532 du 15 juillet 1980 relative à la protection des collections publiques contre les actes de malveillance.”

Article 4 : “Les procès-verbaux dressés par les diverses personnes désignées à l’article 3 ci-dessus font foi jusqu’à preuve contraire et sont remis ou envoyés sans délai au procureur de la République dans le ressort duquel l’infraction a été commise.”
Note : Comprenez donc que vous devrez prouver que vous ne faisiez par une recherche pouvant générer la découverte de matériel archéologique. Si vous avez posté des objets ou monnaies archéologiques sur le net, c’est déjà mal parti…

Article 5 : “Un décret en Conseil d’État fixe les conditions d’application des articles 1er et 2 de la présente loi.” Lire le décrêt

Cadre réglementaire actuel

Les premiers articles de cette furent abrogés le 24 février 2004 par : L’Ordonnance 2004-178 2004-02-20 art. 7 15° JORF 24 février 2004

On pourra aussi noter ce texte relatif à la déconcentration des décisions administratives individuelles puisque si vous demandez une autorisation administrative, ce texte vous concerne.

Contrairement à ce que disent certains comme dans la vidéo ci-dessous, NON la détection N’EST PAS AUTORISÉE en FRANCE (montrez-moi l’autorisation). Dire que la détection est autorisée en France est un raccourci inacceptable. On peut pratiquer la recherche d’un objet perdu plutôt récemment ou bien être titulaire d’une autorisation délivrée par le PRÉFET de RÉGION (DRAC). Et c’est à peu près tout. Ne suivez pas les conseils donnés dans la vidéo ci-dessous. Trop d’erreurs sont dites sur les textes. Par exemple, un texte de loi ne fait pas jurisprudence! La jurisprudence, c’est l’ensemble des décisions portant sur un thème précis.

La loi s’applique donc sur les sites connus ou inconnus, classés ou non classés ainsi que sur les terrains contenant des vestiges archéologiques (cf loi du 15 juillet 1980). Prenez connaissance de la dernière loi nous concernant :

https://fnudem.net/federation/la-detection/2021/01/15/loi-cap-du-7-juillet-2016/

Aucune loi Européenne sur la détection de métaux

Contrairement à ce qui est écrit dans les commentaires, il n’existe AUCUNE directive, ni aucune loi EUROPÉENNE sur la détection de métaux. Chaque pays Européen étant souverain sur ses lois concernant l’archéologie ou l’utilisation des détecteurs de métaux. Ceci explique pourquoi les lois sur les détecteurs de métaux sont différentes d’un pays à un autre.

Ne suivez pas les conseils donnés dans la vidéo ci-dessus

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